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Que devient un problème quand il est confiné ?

Selon l’école de Palo Alto, un problème existe si une souffrance lui est associée et si un ensemble de choses ont été mises en oeuvre pour le régler, en vain. Encore selon Palo Alto, en mettant en place des solutions à l’inverse de tout ce qui a été fait précédemment (notre fameux 180°), la souffrance devrait s’apaiser et le problème devrait disparaître.


Sans vouloir évidemment faire de généralité, je me suis penchée sur le devenir d’un problème, quand il est confiné avec son « maître »…et on peut imaginer tout un tas de scénarios, puisque cette situation de confinement n’a pas existé depuis des dizaines et dizaines d’années.


Demander à un patient d’arrêter de faire ce qu’il fait depuis des semaines, des mois voire des années, et qui surtout lui semble extrêmement logique n’est pas possible si on ne lui propose rien à faire à la place…le vide serait trop grand, l’inaction inconcevable, la peur trop forte. Parce que dans notre civilisation occidentale, l’effort est une « valeur » sure ! « Il faut souffrir pour être belle! ». Le renoncement à l’agir est une des difficultés à laquelle est confrontée tout thérapeute stratégique.


Mais dans cette période si particulière de confinement, où agir est pour le moins compliqué, certains patients ont arrêté de faire. Certains ont arrêté de hurler sur leur fille pour que cette dernière se mette au travail…cela n’a pas changé grand chose en terme d’efforts fournis mais leur relation s’est détendue. D’autres ont arrêté de vouloir être parfait, de mettre la barre très très haut sans jamais l’atteindre, et ils ressentent une sorte de soulagement par rapport à eux-même et constatent (avec surprise ?) que l’entourage n’a pas remarqué grand chose si ce n’est une certaine détente (voire un peu d’auto dérision)…


Dans d’autres cas, le confinement renforce le problème : La première épreuve à laquelle sont exposés les Français, cloîtrés dans l'intimité de leur foyer ou de leur solitude, est celle du rapport d'"eux à eux-mêmes". Là aussi l'éventail des réactions est infini, certains périls sont redoutés : au sein des couples "déjà" déchirés, dans les foyers incompatibles avec la promiscuité, chez les personnes vulnérables aux addictions et aux violences physiques et sexuelles, etc.

La violence familiale, conjugale peut être encore plus forte : « la situation personnelle, sociale, familiale ou économique, peut jouer fortement, et se répercuter sur la façon de vivre ce confinement. Les couples en crise avant ont peu de chances de se porter mieux pendant. Il y a malheureusement à redouter effectivement une augmentation des dérapages, plus ou moins aigus et graves. Lorsqu'on ne supporte pas l'agitation de ses enfants ? Lorsque le dialogue est rompu avec sa compagne ou son compagnon ? Lorsque la consommation d'alcool expose à la violence ? » Serge Guerin - La Tribune 24/03/20 ; les soignants sont encore plus pressés (comme des citrons), un patient me disait « on voit le tsunami arriver et on sait qu’on va se le prendre dans la figure! », la charge mentale est très élevée à l’hôpital, les personnels craquent mentalement et physiquement…


Il n’y a donc pas une seule façon de voir l’évolution d’un problème « retenu » à la maison…mais même confiné, Palo Alto continue d’être là pour vous !

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