« Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles. » Sénèque
Résoudre en peu de temps la plupart des problèmes psychologiques, telle est l’ambition de la thérapie brève. La base de notre métier est de comprendre la souffrance de nos patients et ce qui l’alimente, et de trouver une tâche ou une expérience à vivre, réalisable et qui fasse évoluer positivement leur situation. Souvent, ce qui motive nos patients à faire ce qu’on leur demande, c’est de voir diminuer ou disparaître leur peur, leur colère ou d’autres émotions dîtes « négatives ». La difficulté avec les addictions (tabac, alcool, jeux, troubles alimentaires...), c’est que l’émotion associée est très souvent le plaisir. Contrairement à d’autres problèmes, on doit ici renoncer à quelque chose qui procure une sensation de bien-être (même si certains moments périphériques peuvent être inconfortables). Et c’est bien pour cela que c’est si difficile d’arrêter. Pour ça mais aussi parce que l’administration de différentes substances psychoactives (ou la répétition de certains comportements) augmente de façon explosive la libération de dopamine et d’endorphines ; Ces substances stimulent le « centre du plaisir ».
Alors, ça marche ou pas ? Cela dépend à la fois de la volonté du patient, de la relation thérapeutique et de la capacité du thérapeute à rendre la tâche logique donc acceptable par le patient, car proche de sa vision du monde. Si ces trois conditions sont réunies, alors le patient va vivre une expérience différente et reviendra très souvent vers nous en disant, avec un sourire malicieux : « j’ai compris votre stratégie! ».